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Editorial

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Au moment favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai secouru.

« Il m’appelle, je suis avec lui dans son épreuve »

Une tentation de faible intensité est parfois surmontée sans effort, pas toujours modestement. Certes, nous avons ainsi progressé. Mais est-ce suffisant ? Être à la hauteur de l’image de Dieu en nous est une tout autre affaire. Cela suppose que nous apprenions ressembler à Jésus à surmonter l’épreuve de la tentation à la manière de Jésus dans l’évangile en nous laissant saisir par l’Esprit-Saint, en répondant au tentateur en citant l’Ecriture Sainte plus que d’autres considérations humaines.

A l’heure de la tentation, de l’épreuve spirituelle, l’Esprit-Saint n’est jamais bien loin de nous. Il éveille en nous le goût de Dieu, le désir de le servir, la joie profonde de percevoir tout ce qui peut en ce monde permettre de louer Dieu. « Je te loue Père Seigneur du ciel de de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. Oui Père c’est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance. » (Mt 11,25)

Invoquer l’Esprit-Saint avec persévérance, que nous ayons ou non conscience d’une tentation à affronter, est essentiel. Ainsi faisons-nous nôtre, à temps et à contretemps, la parole Evangélique jusqu’ à y découvrir, chemin faisant, la lumière intérieure de l’Esprit-Saint. 

Il ne s’agit pas seulement de se demander ce que nous allons faire ou ce dont nous allons nous abstenir de faire pendant les quarante jours du carême même si nous le savons, sans résolution pratique, il ne se passera rien. Jésus est parti au désert conduit par l’Esprit-Saint. Tout projet se prépare. Sans cela il risque de se réduire à une belle intention sans encrage dans le réel, sans lendemain.  Mais ce préalable ne suffit pas. L’ascétisme, la prière, la justice tendent vers un unique horizon : celui de favoriser le rayonnement de l’espérance dans notre perception des choses, des autres et du monde. Fions-nous moins à nos jugements récurrents, aux seules normes de notre culture qu’à une quête passionnée de la volonté du Père sur nous, sur ce monde, sur les peuples de la terre. « Tout homme qui entend les paroles que je viens de dire et les mets en pratique, peut être comparé à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. » (Mt 7,24)

Changer ? Certes, toute la vie chrétienne induit un mouvement de conversion. Mais le carême en nous menant vers la nuit pascale avec les catéchumènes déplace notre regard, notre désir. Suivre le Christ à l’évidence. Nous assimiler à lui. Beau programme ! (Col 3,10-11) 

Renoncer ? Faire pénitence ? Pour adhérer au Christ plus intensément. Plus librement. L’ascèse met particulièrement entre parenthèses la fascination à l’égard de ce que nous possédons, de ce qui encombre notre esprit et notre cœur. Si l’ascèse avait pour conséquence de nous rendre peu sociable, aigri, ce serait là un bien triste résultat. Notre propre volonté aurait pris le pas sur la volonté de Dieu. Comment dans notre vie personnelle et ecclésiale rechercher plus particulièrement la volonté du Père ? Nous pouvons commencer dans la prière par repérer ce qui fait, sans même que l’on y prête attention, obstacle en nous à une phrase de l’évangile ou du psaume de la liturgie de ce jour. Reprenons cet exercice chaque jour de la semaine. L’Esprit-Saint vient à notre secours pour nous faire découvrir la joie de donner, de se donner avec cœur (2 Co 9,7) car « Dieu aime qui donne avec joie », imitant ainsi celui « qui n’est pas venu faire sa volonté mais la volonté du Père » et y trouver sa joie. (Jn 6)

Michel Esposito, curé

Auteur :Sébastien Delprat

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