Editorial
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Cette année marque le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique chrétien, qui se tint à Nicée, près de Constantinople, en 325 après Jésus Christ. Cette commémoration nous offre une occasion unique de réfléchir à la foi commune des chrétiens et de la célébrer, telle qu’elle est exprimée dans le Credo formulé lors de ce concile ; une foi qui, encore aujourd’hui, reste vivante et porte des fruits. La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2025 est une invitation à puiser dans cet héritage commun et à pénétrer plus profondément dans la foi qui unit tous les chrétiens.
Convoqué par l’Empereur Constantin, le Concile de Nicée réunit, selon la tradition, 318 pères, pour la plupart venus d’Orient. L’Église, à peine sortie de la clandestinité et de la persécution, commençait à découvrir combien il pouvait être difficile de partager la même foi dans les différents contextes culturels et politiques de l’époque. Trouver un accord sur le texte du Credo signifiait définir les fondements communs essentiels sur lesquels édifier des communautés locales se reconnaissant comme des Églises sœurs, chacune respectant la diversité de l’autre.
Au cours des décennies précédentes étaient apparus entre les chrétiens des désaccords qui parfois avaient dégénéré en de graves conflits. Ces différends portaient sur des questions aussi diverses que : la nature du Christ relatif au Père ; la question d’une date unique pour célébrer Pâques et son rapport avec la Pâque juive ; l’opposition à des opinions théologiques considérées comme hérétiques ; et comment réintégrer les croyants ayant abandonné la foi au cours des persécutions des années précédentes.
Au cours des dix-sept siècles qui se sont écoulés, la signification des événements salvateurs que tous les chrétiens célébreront le dimanche de Pâques, le 20 avril 2025, n’a pas changé. La Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est l’occasion pour les chrétiens d’explorer à nouveau cet héritage vivant et de se le réapproprier en rapport avec les cultures contemporaines, qui sont encore plus diverses aujourd’hui que celles du monde chrétien à l’époque du Concile de Nicée. Vivre ensemble la foi apostolique aujourd’hui n’implique pas de rouvrir les controverses théologiques de l’époque, qui se sont poursuivies au cours des siècles, mais plutôt de relire, dans la prière, les fondements scripturaires et les expériences ecclésiales qui ont conduit à ce Concile et à ses décisions.
“Seigneur Jésus, qui a la veille de mourir pour nous, as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père, et ton Père en toi, fais-nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion. Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelle. Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité. Amen.”